Mieux gérer et réguler la consommation d’antibiotiques…
À l’initiative de l’OMS, la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens est lancée. L’événement se déroule du 18 au 24 novembre 2020 et sa thématique principale est l’antibiorésistance. La lutte contre l’antibiorésistance passe par une diminution d’utilisation des antimicrobiens. Des actions ont été menées au niveau européen et français en ce sens.
En Europe, dans le cadre de la santé animale, entre 2011 et 2018, on observe pour les trois classes d’antimicrobiens les plus vendues (tétracyclines, pénicillines et sulfamides) une diminution des ventes respectivement de 46 %, 14 % et 52 %.
Évolution des ventes d’antibiotiques en Europe entre 2011 et 2018
(Source : Sales of veterinary antimicrobial agents in 31 European countries in 2018, ESVAC)
En France, dès 1982 est mis en place le réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes bovines RESABO devenu en 2001 RESAPATH (réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales). Consultez leur dernier bilan publié par l’ANSES.
Par la suite, entre 2012 et 2016, le plan Ecoantibio 1 a été mené avec comme objectifs : une réduction en médecine vétérinaire de 25 % de l’usage des antibiotiques en 5 ans et une réduction d’utilisation des antibiotiques d’importance critique. Ce plan a été prolongé avec Ecoantibio 2(2017-2021). Il permet de poursuivre la diminution de l’exposition des animaux aux antibiotiques et d’évaluer les impacts du premier plan. Sa mise en œuvre s’est faite en cohérence avec le plan national d’alerte sur les antibiotiques (2011-2016). Ce plan d’alerte est conduit par le ministère en charge de la santé pour les sujets liés à la santé humaine.
…pour diminuer et cibler son usage
Entre 2011 et 2019, les objectifs des plans Ecoantibio ont largement été atteints. Ils présentent une diminution de l’exposition des animaux aux antibiotiques de 45,3 % dont 10,9 % entre 2018 et 2019. Depuis 2017 on observe une stabilisation de l’exposition aux antibiotiques pour la majorité des familles d’antibiotiques dont ceux critiques.
Évolution des ALEA (indicateur d’exposition des animaux aux antibiotiques) par forme pharmaceutique depuis 1999
(Source : suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2019, Anses)
Cette diminution est associée à une décroissance de 53 % des ventes d’antibiotiques depuis 2011. Elle inclut aussi 10,5 % de tonnage en moins entre 2018 et 2019. Le rapport de l’ANSES sur le suivi des ventes des médicaments vétérinaires, publié le 18 novembre permet de mieux comprendre ces résultats.
Par leur implication, leurs actions coordonnées et leur compréhension des enjeux, éleveurs, GDS et vétérinaires font partie des acteurs clés qui participent, au quotidien à une évolution positive de la lutte contre l’antibiorésistance.
Au service de la santé collective
Au-delà des actions ciblées en santé humaine et animale, l’antibiorésistance est une thématique transversale qui illustre concrètement le concept One Health porté par l’OIE et l’OMS. Sa gestion, pour être efficace, se doit d’être traitée également à travers une vue d’ensemble : les hommes, les animaux, les végétaux, interactions, conséquences et risques. Le rapport d’expertise de l’ANSES : « Antibiorésistance et environnement État et causes possibles de la contamination des milieux en France » apporte des données complémentaires et montre que surveillance, prévention et lutte doivent se poursuivre dans l’intérêt commun. Pour plus d’information sur l’antibiorésistance consultez l’article mis à jour par l’ANSES.