Les tiques, fléaux pour les élevages dans les territoires ultra-marins, causent des dommages directs aux animaux (plaies, spoliation sanguine, affaiblissement…), mais sont aussi vectrices de maladies graves comme la babésiose et l’anaplasmose. Dans les territoires ultra-marins, la tique Rhipicephalus (Boophilus) microplus, aussi appelée « tique du bétail », représente une menace pour la santé animale.
Un enjeu sanitaire et économique
Présente en Martinique, Guadeloupe, Nouvelle-Calédonie, Mayotte et à La Réunion, cette tique engendre des pertes de poids, voire des mortalités dans les cas de forte infestation. Longtemps combattue par l’usage intensif d’acaricides, cette stratégie a montré ses limites : développement de résistances, effets sur l’environnement et risques pour l’utilisateur.
Vers une lutte intégrée : une approche globale et durable
Face à ces constats, les GDS ultra-marins s’engagent pour une lutte intégrée, combinant différentes méthodes pour mieux contrôler les populations de tiques :
- Lutte chimique raisonnée : non systématique, en adaptant les traitements au cycle du parasite, en alternant les molécules, et en surveillant l’apparition de résistances.
- Lutte environnementale : avec des pratiques comme la rotation des parcelles, l’identification des parcelles à risque et le gyrobroyage des zones infestées.
- Lutte génétique : en favorisant les races bovines résistantes comme la Brahman et/ou en sélectionnant les individus les moins sensibles au sein du troupeau.
- Lutte immunologique : par l’usage de « vaccin anti-tique », lorsqu’il existe.
Des outils concrets pour les éleveurs
Plusieurs dispositifs ont été développés pour aider les éleveurs :
- Cartographie du parcellaire pour des recommandations adaptées.
- Calendriers prévisionnels
- Utilisation de drapeaux de collecte pour évaluer l’infestation des parcelles.
- Tests de résistance des tiques aux acaricides.
- Sélection d’animaux moins sensibles aux tiques dans les plans de reproduction.
Des résultats encourageants
En Nouvelle-Calédonie, ces stratégies ont permis une quasi-élimination de la problématique tique, avec une réduction drastique du recours aux acaricides. À La Réunion, l’application d’outils de gestion permet une meilleure maîtrise des infestations. En Guadeloupe et Martinique, la démarche est en cours de déploiement.
Un appui scientifique essentiel
Les recherches menées par l’UMR ASTRE du CIRAD, en partenariat avec les GDS ultra-marins, soutiennent l’amélioration continue des stratégies de lutte : compréhension du cycle biologique de la tique, étude des résistances, développement d’outils de prévision ou encore évaluation de vaccins.
Pour aller plus loin
Consultez le document complet « Lutte intégrée contre les tiques dans les territoires ultra-marins » ci-dessous.